samedi, décembre 29, 2007

La charlotte Prie Notre-Dame

R'grdez moi ça cette espèce de bande de fourneaux
Ça vous bouscule, ça vous d'mandrait seulement pas pardon
Va donc eh! Faux Ch'man, Eh purée !

Seigneur Jésus, je pense à vous
Ça m'prend comme ça, y a pas d'offense
J'suis morte de froid, j'me tiens plus debout
Ce soir encore, j'ai pas eu d'chance

Ce soir pardi c'est l'réveillon,
On n'voit passer qu'des rigoleurs
J'gueulerais "Au feu" ou "Au voleur" !
Personne n'y f'rait attention

J'suis là, Sainte-Vierge, à mon coin d'rue
Où d'puis l'apéro, j'bas la semelle
J'suis qu'une ordure, une fille perdue
C'est la Charlotte qu'on m'appelle

Sûr qu'avant d'vous causer première
Une femme qu'est plus bas que l'ruisseau
Devrait conobrer ses prières
Mais y m'en revient que des p'tits morceaux

Venez, z'yeutez, c'est la Saint-Poivrot
Tout flambe, tout chahute, tout reluit
Les restaurants et les bistrots
Ils ont la permission d'la nuit

Tout chacun n'pensent qu'à croustiller
Y a plein d'monde dans les rôtisseries
Les épicemards, les charcuteries
Que ça sent bon l'boudin grillé....

Minuit. A présent Jésus est né

Dans les temps, quand y s'est amené
S'y gelait comme y gèle c'te nuit
Su'la paille de vot' écurie
Vous avez bien dû avoir froid
Jésus et vous, Vierge Marie

N'est-ce pas que vous êtes pas fâchée
Qu'une fille d'amour pleine de péchés
Vous cause ce soir à sa manière
Pour vous expliquer ses misères ?
Dites-moi que vous êtes pas fâchée

Allez ! Bing! On m'bouscule avec des litres
Des pains d'quatre livres, des assiettes d'huîtres
Non, mais regardez-moi tous ces chameaux !
Oh! pardon, excuse, Vierge Marie
V'là qu'j'ai encore dit un vilain mot

C'est vrai que j'ai quitté d'chez nous
Mais c'était qu'la dèche et les coups
C'était un vrai enfer Sainte-Vierge
Soit dit sans être une effrontée
Vous-même y seriez pas restée

Eh ben, c'est pas des boniments
C'est vrain j'vous l'jure,Vierge Marie
Malgré comme ça qu'j'aie fait la vie
J'ai pensé à vous ben souvent

J'revois vot' belle robe bleue, vot' voile
Même qu'il était piqué d'étoiles
Vot' belle couronne d'or sur la tête
Et votre petit trésor sur les bras

Pour sûr que vous étiez jolie
Comme une reine, comme un miroir
Et c'est vrai que j'vous revois ce soir
Avec mes yeux de gosseline
C'est comme si que j'y étais, parole

Aussi, si vous vouliez, Sainte-Vierge
Faire ce soir quelque chose pour moi
Pour l'temps qu'j'étais pas une impie
Vous n'avez qu'à lever un p'tit doigt
Et n'pas vous occuper du reste

J'vous d'mande pas des choses pas honnêtes
Faites seulement que j'trouve et ramasse
Un porte-monnaie avec galette
Perdu pas un d'ces muf's qui passent
À moi plutôt qu'au balayeur

Un porte-lazagne, Vierge Marie
N'y aurait-y d'dans qu'un larantqué
Ça m'aiderait pour m'aller planquer
Ça m'permettrait d'attendre à demain
Et d'm'enfoncer dix ronds d'boudin

Ou alors, si vous pouvez pas
Ou poulez pas, Vierge Marie
Vous allez m'trouver ben hardie
Mais faites-moi de suite sauter l'pas

Et pis, emmenez-moi avec vous
Prenez-moi dans le Paradis
Ousqu'y fait chaud, ousqu'y fait doux
Où plus jamais je ferai la vie

Ah! Emmenez-moi, dites, emmenez-moi
Avant que la nuit soye passée
Et que j'soye encore ramassée
Sainte-Vierge, emmenez-moi, j'vous en prie ?

Je n'en peux pus de grelotter
Tenez, allumez mes mains gercées
Et mes p'tits souliers découverts
J'n'ai toujours qu'mon costume d'été
Qu'j'ai fait teindre en noir pour l'hiver

Oui, emmenez-moi, dites, emmenez-moi
Et comme y doit y avoir du chemin
Si des fois vous vous sentiez lasse
Vierge Marie, pleine de grâce
De porter à bras not'Seigneur
Un enfant, c'est lourd à la fin

Vous me l'repasserez un moment
Et moi, je l'porterai à mon tour
Sans le laisser tomber par terre
Comme je faisais chez mes parents
La p'tite moman dans les faubourgs
Quand j'trimballais mes petits frères...

Vierge Marie, pleine de grâce
Vous qui êtes bénie entre toutes les femmes
Priez pour nous pauvres pêcheurs
Priez pour nosu pauvres pêcheurs...

Et vous aussi, Vierge Marie
Sainte-Vierge, Mère de Dieu
Qui pourriez croire que j'vous oublie
Ayez pitié du haut des cieux

Vierge Marie... pleine de grâce...
J'suis fauchée à mort, vous savez
Mes poignets, c'est pus qu'une crevasse
Et me v'là ce soir sur l'pavé

Si j'entrais m'chauffer à l'église
On m'foutrait dehors, c'est couru
Ça s'voit trop que j'suis fille soumise
Oh! mand' pardon, j'viens d'dire "foutu"

(...)

Ça m'fait gazouiller les boyaux
Brrr! À présent Jésus est né

C'est vrai que j'ai plaqué l'turbin
Mais l'ouvrière gagne pas son pain
Quoi qu'a fasse, elle est mal payée
A n'fait même pas pour son loyer
À la fin, quoi, ça décourage
On n'a pus de cœur à l'ouvrage
Ni le caractère ouvrier

J'dois dire encore Vierge Marie
Que j'ai aimé sans permission
Mon p'tit, mon béguin, un voyou
Qu'est en c'moment en Algérie
Rapport à ses condamnations

Mais quand on a trinqué tout gosse
On a toujours besoin d'caresses
On se meurt d'amour toute sa vie
On s'arrêtait pas, que voulez-vous

Pourtant j'y suis encore fidèle
Malgré les autres qui m'courent après
Y a l'grand Jules qui veut pas m'laisser
Faudrait qu'avec lui j'me marie
Histoire comme on dit, d'l'engraisser
Ben, jusqu'à présent, y a rien d'fait
J'ai pas voulu, Vierge Marie

Enfin, je suis déringolée
Souvent on m'a mise à l'hosto
Et j'm'ai tant battue et soûlée
Que j'en suis pleine de coups d'couteaux

Bref, je suis pus qu'une saloperie
Un vrai fumier Vierge Marie
Seulement, quoi qu'on fasse ou qu'on dise
Quand on veut s'acheter une conduite
Y a quequ'chose qu'est pus fort que vous

Et ce soir encore ça m'rappelle
Un temps, qui jamais ne reviendra
Ousque j'allais à vot' chapelle
Les mois que c'était votre fête

Seulement, c'est pus comme à l'école
Ces pauvres callots, ce soir, madame
Y sont rougis et pleins de larmes

Sauf mon p'tit, dont j'suis pas guérie
Vous pensez qu'je ne regretterai rien
D'Saint-Lago, d'la Tour, des médecins
Des barbots et des argousins

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jeudi, décembre 27, 2007

Éclairage

Afin de mieux voir l'An qui achève.

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mercredi, décembre 26, 2007

Le mendiant du nouvel An

Sa première soirée fut un désastre. Les gens le regardaient bizarrement et passaient leur chemin. Il comprit assez vite: "J'ai pas assez de barbe, se dit-il". "Bon, je rentre dans mon studio, pour ce soir, ça ira bien". Il était frigorifié et frissonna toute la nuit. "Peut être que les clodos ont raison, je devrais rajouter une ou deux couches", se dit-il. Se rappelant un vieux truc de la guerre de 14, le lendemain il ressortit l'anorak garni de pages de journaux. Avec une barbe de deux jours, il avait déjà nettement moins bonne mine et ses traits aristocratiques tirés éveillait l'attention. Un retraité lui glissa une pièce de 5 francs. Comme il tardait à remercier, le généreux donateur se tourna vers lui:
- Vous avez pas l'air d'un vrai clodo, vous... Journaliste? Le chômage des cadres?
- Non, non, je suis malade, Monsieur et ... je n'ai pas les moyens de travailler... je suis malheureux.
- Bien sûr, bien sûr, courage, mon vieux.

La recette au bout de deux heures s'élevait à 18F30 et lui qui gagnait environ 10 000F par heure se dit que c'était déjà pas mal! Un confrère s'avança doucement:
- C'est ma place, bonhomme! Tu vas avoir des problèmes avec le syndicat.
- Excusez-moi, dit Jacques, confus. Je m'en vais tout de suite! Où pourrais-je aller à votre avis?
- Tu vas où tu veux, mais tu reviens plus ici, OK?!
Le ton était péremptoire.
- Oui, oui, bien sûr, compris.

Holà! C'était pas aussi simple que ça de mendier, bon sang! Des syndicats!?? N'importe quoi! Putain, mais on est vraiment dans un pays de merde!!! Houhou, je sens que je vais aller voir Jean-Marie pour discuter le bout de gras avec lui et puis... on trouvera un arrangement. Si je lui laisse une somme rondelette, il va me rendre mon blé, puis ce sera tout. Non, mais!

Dans l'heure qui suivit, il se fit déménager 3 fois de son poste pour des raisons similaires. Fou de rage, il s'écria:
- Prenez-la, votre place, bande de minables! J'ai d'autres moyens de gagner ma vie, si je veux...
Et repartit en claquant les talons.
Une grosse paluche s'abattit sur son épaule et le freina dans sa course.
- Calme-toi, bonhomme, c'est toujours comme ça au début. Faut pas te fâcher! On va trouver un arrangement...
Une espèce de Jean Valjean le regardait avec bienveillance et le sourire avec les dents jaunes et rares l'amusa.
- A qui ai-je l'honneur?
- Stone. Et prends-pas tes grands airs de princesse. Si tu veux gagner ta croûte, il vaut mieux que tu respecte les règles.
- Les règles?!
- C'est ça. Premièrement, t'emmerdes pas les copains. Deuxièmement, t'emmerdes pas les flics. S'ils te disent quelque chose, tu bouges. Troisièmement, tu te méfies du Samu Social. Ces ploucs sont capables de te foutre à l'hosto pour te laver. Quatrièmement, ne manger qu'une fois par jour et boire très peu. Parce que si tu vas pisser, tu perds ta place.
Puis, en haussant les épaules:
- Tiens, va en face, Grimaldi va boire son coup, t'es peinard deux heures. Allez!

Son calvaire dura deux mois. Bringueballé, ballotté de poste en poste, il finit par apprendre tous les points névralgiques de la capitale. Il se fit détrousser plusieurs fois par des inconnus, mais ne broncha pas et comprit la règle d'or: s'il voulait garder quelques sous pour lui le soir, il valait mieux les mettre dans son slip. Il apprit à se méfier des roumains, tziganes hongrois, clodos à gros chiens, femmes accompagnées d'enfants en bas âge, mais surtout de la ronde du syndicat. Deux par deux, comme des témoins de Jéhovah, ils passaient deux fois par jour et confisquaient 75% de la recette "pour le protéger et confirmer son homologation". Il faillit abandonner une dizaine de fois par jour durant ces deux mois cruciaux. Mais quelque chose le poussait à persévérer, il ne savait trop quoi...

Jusqu'au jour où il comprit le système, grâce à son sens aigu de l'observation. Les postes étaient très importants. Chaque poste avait son horaire. La tenue était secondaire mais l'attitude primordiale. Il fallait éviter à tout prix le regard des passants. Il fallait toujours avoir quelques sous dans la casquette. Mais de la petite monnaie, plus quelques grosses pièces. Jamais de billets, ça excitait trop les gamins voleurs. S'il disait merci, le passant s'en allait. S'il lui souriait tristement, ce dernier fouillait ses poches et rajoutait deux pièces de monnaie. Il avait appris à faire couler une petite larme (sans trop de mal au début, d'ailleurs) qui décuplait la générosité des grand'mères.

Son imagination se débrida. Un jour, il gagna un billet de 50 francs en proposant une pièce de 5 francs à un gamin qui tarabustait son père pour lui acheter un carambar. L'homme, vexé, eut un élan de générosité féroce. Il apprit donc à cerner les lieux, les horaires, l'ambiance (une musique douce favorisait les dons, le rap faisait fuir les âmes charitables).

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Il est née le...

Oui, oui. Je l'ai vue sur la terrasse d'un resto.

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mardi, décembre 25, 2007

Voeux

Joyeux Noël

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lundi, décembre 24, 2007

Déco Noël

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dimanche, décembre 23, 2007

Crêche de la Nativité


Noël ne serait pas Noël sans une crêche de la nativité.

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vendredi, décembre 21, 2007

Père Noël


Le dernier droit avant noël.

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lundi, décembre 17, 2007

De la Neige ? Ou cela

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dimanche, décembre 16, 2007

Voeux


En cette période de festivité: Joyeux noël et Bonne année.

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lundi, décembre 10, 2007

Saint-Nicolas

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dimanche, décembre 09, 2007

décoration de Noël (3)



Grincheux

Weeny the Poo

Le frère de Linux.

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samedi, décembre 08, 2007

déco Noël (2)

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vendredi, décembre 07, 2007

Décoration de Noël

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Merci


Merci Dany d'avoir souligner mon anniversaire.

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jeudi, décembre 06, 2007

De nuit

Petite randonnée en début de nuit.

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mercredi, décembre 05, 2007

05 décembre 2007

Les décorations de Noël font leur apparition.

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Jour de tempête

Dimanche plus de 35cm sont tombé sur Montréal.

Le père noël est passé un peux en avance pour réparer ma caméra, parcontre il est repartie avec mon portefeuille.

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mardi, décembre 04, 2007

Petit papa noël

Comble de la chance, mon cable pour transferré mes photos de la caméra au Pc sais oxidé donc impossible de faire le transfert des photos. Tout ce qui me reste est d'espéré que le père noël puisse inclure un lecteur de carte dans ma liste de cadeau.
Donc d'ici Noël je suis en rade de photos.

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samedi, décembre 01, 2007

decembre


Nous voila donc rendu en décembre, une autre année qui se termine avec des haut et des bas.

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